Pourquoi certains oiseaux migrateurs sont-ils maintenant plus difficiles à repérer ?

Barn Swallow at Le NichoirComme le dit l’adage, autrefois tout était mieux, y compris apparemment notre capacité à repérer tout là haut dans le ciel une hirondelle des granges ou un martinet ramoneur. Selon les données collectées par les scientifiques, les choses ont vraiment changé : les populations d’oiseaux insectivores et chanteurs d’Amérique du Nord ont régulièrement décliné au cours des dernières décennies.

Selon Wildlife Preservation Canada, de tous les types d’oiseaux du continent ce sont les hirondelles qui ont connu le déclin le plus prononcé, avec une baisse de 75 % de l’hirondelle des granges au cours des quarante dernières années. Les populations des Provinces Maritimes sont les plus touchées, dit l’organisme.

Si les données sont fiables, les raisons exactes du déclin de cette population ne le sont pas. Les scientifiques supposent que les menaces qui pèsent sur l’habitat, les sites d’hivernage et les sources d’alimentation des oiseaux migrateurs – dont les hirondelles – sont dus à l’urbanisation, aux substances chimiques toxiques et aux changements environnementaux.

« Je crois que les changements climatiques jouent un grand rôle » dit la biologiste et directrice générale du Nichoir, Susan Wylie. « Des périodes irrégulières de pluie, de froid et de chaleur peuvent rendre la vie difficile aux oiseaux, surtout en période de nidification et de migration. »

Récemment des experts ont étudié l’impact de divers facteurs sur des populations d’oiseaux spécifiques.

 Martinets ramoneurs à Le NichoirÀ l’université Queen’s de Kingston, Ont., une équipe de chercheurs a analysé le contenu d’une cheminée du campus qui correspondait à cinquante ans d’excréments de martinets ramoneurs. Ils en ont conclu que la baisse de population des martinets peut être liée à une diminution de leur consommation de coléoptères. Pendant des années, la population de coléoptères a été affectée par l’utilisation d’un insecticide toxique, le DDT. Moins de coléoptères étant disponibles, les martinets ramoneurs se sont tournés vers des nourritures de moindre valeur et, en conséquence, leur propre population a décliné.

Par suite de leur déclin, les martinets ramoneurs et les hirondelles des granges ont été déclarés espèces menacées au Canada. Le Nichoir s’occupe très attentivement de ces oiseaux. En 2012, le centre a connu un taux de remise en liberté d’espèces menacées de plus de 85 %.

« Notre principale priorité est de nous assurer que ces oiseaux sont en parfaite santé lorsqu’ils sont relâchés » dit Susan. « Nous voulons qu’ils soient viables, capables de se reproduire et de contribuer à renouveler leur population.»

Mais la recherche et la réhabilitation ne sont pas les seules façons de faire face au problème. Susan parle de choses que nous pouvons faire pour aider les espèces d’oiseaux menacées à prospérer :
• Acheter des fruits et des légumes locaux sans pesticides.
• Planter dans notre jardin des fleurs, des arbres et des arbustes qui attirent les insectes.
• Installer des nichoirs spécialement faits pour les hirondelles.

Autres sources : Environnement Canada, National Audubon Society, Université Queen’s, Wildlife Preservation Canada.