Pour la plupart des gens qui sauvent un oiseau, remettre cet oiseau blessé ou orphelin au Nichoir leur apporte un sentiment de soulagement. Ils voient très vite qu’il est en bonnes mains et, si ce sont de nouveaux visiteurs, il est probable qu’ils seront favorablement impressionnés par nos locaux et le professionnalisme de notre personnel. Notre processus d’admission n’exige pas une longue attente sauf, peut-être, les jours de très grande affluence. Les oiseaux sont admis dès leur arrivée et sont habituellement examinés dans les minutes qui suivent. En général, nous pouvons fournir une première évaluation de l’état de l’oiseau avant que les gens ne repartent, et nous les encourageons à nous rappeler dans les 24 ou 48 heures pour un pronostic plus complet.
Avant l’ouverture du nouveau centre, nous ne pouvions offrir ni la même qualité ni le même éventail de services de réhabilitation et d’éducation qu’aujourd’hui. Soigner des milliers d’oiseaux sauvages dans une grange qui était restée à l’abandon pendant vingt ans était certes tout un exploit, mais ça ne pouvait pas durer indéfiniment. C’était devenu une évidence quand la présidente du Nichoir, Josée Bonneville, annonça en 2009 le projet de construction d’un véritable centre de conservation des oiseaux sauvages sur le site du Nichoir. En plus d’un nouveau bâtiment principal, le projet comprenait la conception et la réalisation d’une volière innovatrice, à unités multiples, pour les oiseaux chanteurs, et d’un programme éducatif environnemental centré sur le monde aviaire.
Le centre rêvé devait concrètement répondre aux besoins de trois groupes distincts : les oiseaux ; le public ; le personnel et les travailleurs bénévoles. Le bâtiment principal devait permettre de soigner efficacement les patients, tout en répondant à une autre vocation parfois conflictuelle, l’éducation du public. En d’autres mots, il fallait à la fois respecter le besoin de tranquillité des oiseaux et répondre aux vœux du public de s’en approcher et de les voir de près.
La concrétisation de ce rêve demanda six ans et beaucoup d’efforts. Il fallut d’abord obtenir du propriétaire, Conservation de la nature Canada, l’accès au terrain ; puis recueillir auprès du public, d’entreprises et d’organismes gouvernementaux plus d’un million de dollars. Ensuite, il fallut gérer le projet, en commençant par la sélection du meilleur cabinet d’architectes et du meilleur entrepreneur général, puis, au fur et à mesure de son avancement, en trouvant les ressources juridiques et financières nécessaires. Mis en route par Josée Bonneville et achevé sous l’énergique direction de Lindsay D’Aoust, qui lui succéda, il a non seulement été fait mais très bien fait !
La cérémonie d’inauguration eut lieu le 4 novembre 2016. Elle fut l’aboutissement d’un pari fou gagné grâce à plus de trois cents généreux donateurs, aux formidables efforts de Josée et de Lindsay, à la compétence de notre personnel et à une foule de bénévoles et de sympathisants, bien trop nombreux pour que nous les nommions ici.